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Revue de presse

Article - Money Week

Ils font de vous des stylistes

Il y a quelques années, le quotidien de Vincent Colin et de Thibault de Drouas ressemblait pour beaucoup à celui de centaines d’autres jeunes diplômés en gestion et en management. Au programme chaque matin : la cohue du métro, puis les open spaces impersonnels. En toile de fond, des costumes gris anthracite et des chemises bleu clair et blanches achetées dans des boutiques de prêt-à-porter.

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Aujourd’hui, les deux amis sont à la tête d’une jeune entreprise en développement. Leur show room, derrière la place de la Madeleine à Paris, ne ressemble en rien aux gigantesques open spaces des tours parisiennes. Les chemises de costumes, en revanche, sont devenues leur coeur de métier. Leur société, Swann, propose un service de chemises sur mesure. Chaque client peut, grâce à la plateforme Internet, entrer ses mesures et créer sa propre chemise. Du tissu à la forme du col, en passant par l’allure des poignets et les broderies, rien n’est laissé au hasard.

L’idée vient à Thibault de Drouas en 2003, alors qu’il est en Inde pour ses études. Il constate qu’en France il n’existe pas d’offre de chemises sur mesure à un prix abordable et que les cadres sont condamnés à s’habiller dans les collections de prêt-à-porter. De retour en France, il en parle à son ami d’enfance et colocataire, Vincent Colin. L’idée leur semble séduisante, mais les deux étudiants se destinent alors à d’autres métiers. Jeune diplômé, Thibault opte pour le contrôle financier, d’abord au sein du géant de l’automobile Renault, puis chez l’industriel Legrand. De son côté, Vincent se frotte au recrutement et intègre le cabinet Michael Page.

Le premier, Vincent, se lasse. Il quitte le cabinet de consultants en ressources humaines pour se pencher sur la rédaction d’un business plan. Thibault l’épaule par intermittence. Des semaines durant, ils cherchent un nom. Leur défi : créer une marque et non un simple service pour cadres pressés. Longtemps, ils hésitent puis arrêtent leur choix sur Swann, en hommage à Oscar Wilde et au personnage de Marcel Proust, « deux dandys qui collent assez bien à nos personnalités : l’un discret et l’autre plus dépravé », ironise Thibault de Drouas.

À l’automne 2007, Thibault démissionne pour se consacrer à temps plein au projet. Grâce à leurs réseaux, ils trouvent des investisseurs qui intègrent la société à hauteur de 40 %, ce qui leur permet d’obtenir le financement suffisant pour mettre au point le site Internet. Pour parer aux difficultés d’acheminement, ils font fabriquer leurs pièces en France. Ce choix leur offre le double avantage d’être livrés rapidement (de quinze à vingt jours en moyenne) et leur laisse la possibilité d’effectuer rapidement les retouches en cas de besoin. Pour préserver leurs marges, ils décident de supprimer les postes communication et publicité et misent principalement sur le bouche-à-oreille. Au départ, la société piétine et les deux entrepreneurs habillent principalement leurs familles et leurs cercles d’amis. Le coup de pouce leur viendra des médias. À chaque parution dans la presse, ce sont de nouveaux clics sur leur site et de nouvelles commandes.

Dernier coup médiatique en date : gravir les échelons de la BFM Académie, jusqu’à atteindre la demi-finale.

Déjà, ils produisent 500 chemises par mois. Prochaine étape : ouvrir une boutique rue de l’Arcade, dans le VIIIe arrondissement parisien, et sans doute étoffer l’équipe.

Pour Thibault de Drouas, hors de question de reprendre le chemin du contrôle financier dans les poids lourds de l’industrie. « Dans le milieu industriel, je ne me sentais pas à ma place. Mon rôle au sein de Swann me permet de mélanger différents métiers : de la création à la comptabilité, en passant par la fabrication et la vente. J’aurais beaucoup de mal, aujourd’hui, à effectuer une seule partie de l’activité. »

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